dimanche 20 avril 2008

Scéance photo


Aujourd'hui, je suis partie avec ma chère et tendre pour une séance photo à Anthéor. Elle a photographié la mer, la plage et les gares d'Anthéor à Mandelieu. Il faisais gris, il tombait une petite pluie fine et froide. La Méditerranée était également grise et froide, comme la mer du nord. Le vent et les embruns soulevaient de la poussière de varech. La plupart des jolies petites villas de bord de mer avaient leurs volets clos, elles étaient désespérément vides. Une simple façade sans trop rien derrière. Normal, nous sommes hors-saison.
Les plages de galets étaient jonchées de détritus divers et variés: "la Méditerranée victime de son succès". Et d'étranges méduses translucides, sans doute des pelagia noctulica, j'ai regardé sur wikipédia. Ces petites bêtes, prise de folie reproductive ont si bien pullulé en novembre 2007 qu'elles ont provoqué sur les côtes Irlandaises une véritable maraée toxique, qui a, entre autre, décimés des milliers de saumon d'élevage, entrainant plusieurs millions d'euros de dégâts et une hausse globale du prix du saumon fumé pour Noel 2007. Incroyable ce qu'une aussi petite bête peut faire! En fait, la responsabilité de cette sombre (et tout de même relativement caucase) affaire n'incombe pas totalement à la pelagia noctulica. Certes, elle se reproduit à une vitesse vertigineuse, mais elle est programmée pour le faire, par instinct, parce qu'elle se trouve à la base de l'éco-système maritime. La pélagia noctalia est le foin des mers. Je veux dire par là qu'une bestiole aussi tarte et moche a une autre utilité que d'inspirer les réalisateur de science fiction (la bestiole de "The faculty" ne peut renier leur lien de parenté): elle sert à la base de pâture à tous les gros poissons qui vivent au large. Hélas, vu le développement de la pêche intensive, ceux-ci disparaissent. Et laissent la pélagia s'échouer sur nos plages. C'est très triste lorsqu'on connait cette histoire de voire les banc d'invertébrés translucides et dotés d'un étrange anneau bleu qui les fait ressembler à une capote usagée. Ils sont inutiles.
Rien de plus triste en ce monde que quelque chose de réellement inutile. La nature déteste le vide, et si quelque chose devient inutile, il y a fort à parier que ça ne restera pas longtemps. La bonne vieille pelagia noctulica n'est même plus bonne à nourrir un thon désormais aussi rare qu'un pou sur la tête de Michel Blanc. Au final, quand tous les grand poissons auront disparus ils ne restera plus que des méduses et des humains, aussi vain les uns que les autres.
Parfois je hais mon espèce.